Ethiopie: l'armée progresse en Amhara selon des habitants, "paix relative" selon les autorités

L'armée éthiopienne reprenait du terrain mercredi face à des milices dans la région de l'Amhara, selon des habitants interrogés par l'AFP, après que le gouvernement local a évoqué mardi soir un retour à une "paix relative".

9 août 2023 à 13h36 par AFP

La compagnie nationale Ethiopian Arlines a annoncé qu'elle allait reprendre jeudi ses vols vers la capitale régionale Bahir Dar et Gondar. Les liaisons vers les deux autres aéroports de Lalibela et Dessie restent suspendus.
Région du nord de l'Éthiopie, l'Amhara est placée en état d'urgence depuis vendredi en raison des affrontements meurtriers qui s'y déroulent, seulement neuf mois après la fin d'un conflit dévastateur dans la région voisine du Tigré.
Les forces amhara, dont la milice nationaliste Fano, ont été des alliés capitaux du gouvernement durant cette guerre entre novembre 2020 et novembre 2022.
Mais des tensions ont émergé depuis avril après que le Premier ministre Abiy Ahmed a annoncé vouloir démanteler les "forces spéciales", des unités paramilitaires créées par de nombreux États régionaux depuis une quinzaine d'années. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement veut affaiblir leur région.
Après plusieurs jours d'affrontements, les forces fédérales semblent reprendre du terrain en plusieurs points de la région.
Dans un communiqué mardi soir, le gouvernement de l'Amhara a affirmé "qu'une paix relative et la stabilité" étaient revenues, soutenant que l'armée avait pris "des actions appropriées" contre les "groupes extrémistes".
Des habitants contactés par l'AFP mercredi ont déclaré que des combattants de Fano ont été repoussés à Gondar et Lalibela, un site classé au patrimoine mondial de l'Unesco célèbre pour ses anciennes églises creusées dans le roc.
"Les choses semblent changer aujourd'hui", a déclaré Simachew, conducteur de tuktuk à Gondar: "L'ENDF (l'armée) a pris le contrôle de la plupart des quartiers de la ville après de violents combats ces derniers jours".
"L'engagement a été soutenu par des chars et des véhicules blindés, qui sont toujours dans la ville", a-t-il poursuivi, affirmant que "les Fano ont été repoussés dans un seul quartier de la ville", où des combats sont "toujours en cours".
A Lalibela, "les Fano ont quitté la ville et se trouvent dans la forêt", a de son côté affirmé Ayalew, un habitant, ajoutant qu'il n'y avait aucun mouvement dans la ville. "Nous n'entendons que des bruits de tirs d'artillerie lourde", a-t-il ajouté.
L'accès à la région étant restreint, il n'est pas possible de vérifier de manière indépendante la situation sur le terrain.
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