RDC: au moins 14 personnes tuées dans une attaque de miliciens

Au moins quatorze personnes ont été tuées dans une attaque attribuée aux miliciens communautaires Codeco dans une zone minière dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris mardi de sources locales et de l'armée.

29 août 2023 à 21h36 par AFP

Des miliciens Codeco venus de Djugu sont arrivés dans la zone minière de Shaba où "ils ont tué 14 personnes", a déclaré à l'AFP Issa Atsidri, président de la société civile du territoire d'Aru, précisant que 10 personnes ont été blessées et d'autres sont portées disparues.
La Codeco (pour Coopérative pour le développement du Congo) est une milice de plusieurs milliers d'hommes qui affirme protéger la tribu Lendu face à une tribu rivale, les Hema, ainsi que l'armée de RDC.
"Jusqu'à présent nous ne savons pas encore la motivation de cette attaque: est-ce un règlement de comptes ou une attaque pour l'exploitation de minerais?", a dit par ailleurs Issa Atsidri.
Un responsable d'une association locale des jeunes, Jacques Uguzi Amopi, a de son côté affirmé à l'AFP qu'après cette attaque "15 corps dont 3 femmes" ont été retrouvés et récupérés par leurs proches.
"Nous sommes informés de cette attaque des miliciens Codeco-URDPC à Shaba dans le groupement Kandoy, avec un bilan de 14 morts et 8 blessés", a indiqué le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole de l'armée en Ituri, interrogé par l'AFP.
Le Codeco-URDPC (Union de révolutionnaires pour la défense du peuple congolais) est une fraction du groupe armé Codeco structuré autour d'une secte religieuse.
Cette fraction a rejeté ces accusations.
Dimanche, quinze personnes ont été tuées au cours d'une attaque attribuée à la milice Codeco.
Après une décennie d'accalmie, le conflit meurtrier en Ituri entre Hema et Lendu a repris depuis fin 2017, provoquant la mort de milliers de civils et la fuite de plus d'un million et demi de personnes, selon l'ONU.
Comme la province voisine du Nord-Kivu, l'Ituri est placée sous état de siège depuis mai 2021, une mesure qui a donné les pleins pouvoirs à l'armée et à la police. Elle n'a pas permis, à ce stade, de mettre fin aux violences.
Après une réunion officielle d'évaluation tenue récemment à Kinshasa, les populations et notables de ces deux provinces ont appelé de manière pressante à la levée de cette mesure exceptionnelle.