Nouvelle application Africa Radio

Sierra Leone: réunion du nouveau Parlement, l'opposition refuse de prêter serment

Le nouveau Parlement de la Sierra Leone s'est réuni jeudi pour la première fois mais les membres de l'opposition ont massivement refusé de prêter serment, semant l'incertitude sur les travaux législatifs des cinq prochaines années.

AFRICA RADIO

13 juillet 2023 à 17h06 par AFP

Le parti présidentiel en Sierra Leone, le Parti du peuple de la Sierra Leone (SLPP), a remporté la majorité aux élections législatives du 24 juin, selon les résultats officiels qui sont contestés par le principal parti d'opposition. Le SLPP a remporté 81 sièges, contre 54 pour le Parti du Congrès de tout le peuple (APC, opposition) et 14 allant à des chefs traditionnels. Jugeant ces résultats "truqués" au profit du SLPP, l'APC, dirigé par Samura Kamara, candidat arrivé deuxième de la présidentielle derrière le président sortant Julius Maada Bio, a décidé "sa non-participation à tout niveau de gouvernance, y compris le pouvoir législatif et les conseils locaux". Jeudi un membre de l'opposition, Mohamed Bangura, a néanmoins prêté serment. Avec ses 81 élus, le SLPP n'a une majorité que de 54% des voix. Même en bénéficiant du soutien attendu des chefs traditionnels, il n'atteindrait pas la majorité des deux tiers nécessaire à l'adoption de certains types de législation, tels que les amendements constitutionnels. Mais il n'est pas certain que les membres de l'APC n'ayant pas prêté serment soient pris en compte dans ce cas-là. Une majorité des deux tiers est également nécessaire pour élire le président du Parlement. La constitution stipule que les députés peuvent voter pour un président avant de prêter serment. L'APC et le SLPP ont été les seuls partis à avoir des élus en raison d'un nouveau seuil de 11,9 % des voix ayant empêché les partis minoritaires et les indépendants d'obtenir des sièges. Les observateurs internationaux ont condamné le "manque de transparence" dans le décompte des voix après les élections de juin. L'APC a indiqué qu'il ne contesterait pas les résultats en justice en raison du "manque d'impartialité et de compétence" du système judiciaire.