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Somalie: le Parlement accorde dix jours supplémentaires pour former un gouvernement

Le Parlement de Somalie a accordé lundi un délai de dix jours supplémentaires au Premier ministre pour former son gouvernement, attendu depuis un mois dans ce pays de la Corne de l'Afrique en quête de stabilité politique depuis trente ans.

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25 juillet 2022 à 19h06 par AFP

Nommé le 15 juin par le nouveau président Hassan Cheikh Mohamoud, le Premier ministre Hamza Abdi Barre devait, en vertu de la Constitution, nommer son gouvernement dans une période de 30 jours suivant son approbation par le Parlement, le 25 juin dernier. "Aujourd'hui, j'ai continué à consulter différentes parties de la population somalienne pour discuter de la formation de mon Conseil des ministres", a déclaré M. Barre sur Twitter. "La Somalie est à la croisée des chemins et doit avancer. Nous devons mettre en place une administration qui puisse amener le changement et le développpement dont notre population a urgemment besoin", a-t-il ajouté. "Le Premier ministre a demandé une extension de 10 jours, et cela semblait crédible car (...) le Premier ministre tient des consultations avec d'autres parties prenantes", a déclaré à des journalistes Mohamed Dhabancad, un parlementaire. Député de l'Etat du Jubaland (sud) âgé de 48 ans, Hamza Abdi Barre a été nommé par Hassan Cheikh Mohamoud, élu président le 15 mai après plus d'un an d'une profonde crise politique. Le président sortant Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble nourrissaient des relations conflictuelles qui ont miné le pays, retardant l'organisation des élections et détournant les autorités de priorités sécuritaires, humanitaires et économiques. Le nouveau gouvernement aura de nombreux défis à relever. Pays en proie à une instabilité chronique, la Somalie est confrontée depuis 15 ans à l'insurrection des islamistes radicaux shebab, qui restent solidement implantés dans de vastes zones rurales. Ils ont profité des crises à répétition au sommet de l'exécutif ces derniers mois pour intensifier leurs attaques contre le gouvernement fédéral et les forces de sécurité. Mais le pays fait également face à la menace d'une famine imminente causée par l'une des pires sécheresses depuis 40 ans. Les quatre dernières saisons des pluies depuis fin 2020 ont été insuffisantes et 7,1 millions de Somaliens, soit près de la moitié de la population, se trouvent en situation d'insécurité alimentaire aiguë, selon l'ONU. Cette sécheresse a également fait 918.000 déplacés.