Burkina: "nous ne sommes pas ennemi" du "peuple français", affirme le capitaine Traoré

Le Burkina Faso n'est pas "ennemi" du "peuple français", a affirmé le capitaine Ibrahim Traoré, président de transition, suite à un coup d'Etat, dans un entretien diffusé mercredi soir par la Radio télévision du Burkina (RTB, publique.

7 septembre 2023 à 14h51 par AFP

"Nous ne sommes pas ennemis avec le peuple français, c'est la politique de ceux qui dirigent la France qui pose problème en Afrique, donc tant qu'un Etat n'est pas dans un esprit impérialiste (...) il n'y a pas de problème", a-t-il déclaré dans cet entretien enregistré le 31 août.
"Il faut qu'on accepte de se regarder d'égal à égal" et "qu'on accepte de revoir toute notre coopération", a-t-il ajouté. Sans la nommer, il a reproché à la France d'avoir "donné l'indépendance" et "placé des gens" à "la tête de certains Etats".
Selon lui, "on a amené les gens à signer beaucoup d'accords (...) qui nous empêchent de nous développer", ajoutant que "les Etats impérialistes, ce n'est pas uniquement la France, il y en a d'autres" a-t-il dit sans les citer.
Le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir il y a près d'un an par un coup d'Etat, a également remis en question l'efficacité de la présence des soldats français au Burkina Faso dans le cadre de la lutte antijihadiste, dont il a exigé le départ en janvier.
Le Burkina cherche depuis de nouvelles coopérations. "Nous avons de nouveaux partenaires qui nous appuient en termes d'équipements et autre", a-t-il ajouté, sans les nommer.
La ministre des Affaires étrangères burkinabè, Olivia Rouamba, avait manifesté lundi le souhait de son pays de "renforcer la coopération bilatérale" avec l'Iran, lors d'un entretien à Téhéran avec le président Ebrahim Raïssi.
Une délégation russe a échangé avec M. Traoré la semaine dernière à Ouagadougou, sur des questions de développement et de coopération militaire et le capitaine Traoré s'est rendu en juillet à Saint-Petersbourg au sommet Russie-Afrique.
Il a réaffirmé le soutien de son pays au Niger, théâtre d'un coup d'Etat le 26 juillet avec qui le Burkina partage la zone dite des "trois frontières" entre Mali, Niger et Burkina, considérée comme un repaire de groupes jihadistes.

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