Assassinat de Larbi Ben M'Hidi : "C'était quelqu'un qui, comme Jean Moulin, refusait de parler sous la torture" selon l'historien Benjamin Stora
Benjamin Stora est historien français, spécialiste de l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne, de la colonisation et des mémoires de cette période. Il était l'invité d'Africa Radio jeudi 07 novembre 2024 à 07h45.
7 novembre 2024 à 8h19 par Nadir Djennad
Le 1er novembre dernier, dans un communiqué, le président français Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de la France dans la mort de Larbi Ben M'hidi, l’un des dirigeants du FLN, Front de Libération Nationale, mouvement indépendantiste algérien, en 1957. Une annonce faite à l’occasion du 70eme anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale algérienne. "La reconnaissance de cet assassinat atteste que le travail de vérité historique, que le président de la République a initié avec le président Abdelmadjid Tebboune, se poursuivra", précise le communiqué de l'Elysée.
Larbi Ben M'Hidi, au moment de son arrestation en février 1957.
Né en 1923 près d'Aïn M'lila, Larbi Ben M'hidi était le responsable de la "zone autonome d'Alger depuis 1956", pendant "la bataille d'Alger", rappelle le communiqué. Dans un livre-aveu, « Services spéciaux, Algérie 1955-1957 », paru en 2001, le général Paul Aussaresses, ancien responsable des services de renseignement à Alger, admet avoir organisé l’assassinat, affirmant avoir agi avec l’aval des politiques au pouvoir à l’époque.
Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron reconnaît la responsabilité de la France dans l’assassinat du dirigeant du FLN Larbi Ben M’hidi
— Libération (@libe) November 1, 2024
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Benjamin Stora est historien français, spécialiste de l’histoire de la guerre d’indépendance algérienne, de la colonisation et des mémoires de cette période. Il a publié dernièrement L’ALGERIE EN GUERRE ( 1954-1962 ) un historien face aux torrents des images aux éditions de l’Archipel. Il revient sur la personnalité de celui que l'on surnomme le " Jean Moulin" algérien, et les conséquences de cette reconnaissance sur les relations entre la France et l'Algérie.