Mozambique : l'opposant politique Venancio Mondlane appelle à trois nouvelles journées de manifestations

Depuis le 19 octobre, le Mozambique est plongé dans une violente crise post-électorale en raison des résultats des élections générales qui se sont soldées par la victoire du Frelimo, le parti au pouvoir depuis 40 ans. Dans le pays, les manifestations se succèdent. L'opposant Venancio Mondlane, exilé en Afrique du Sud, a appelé à trois nouvelles journées de mobilisations, lundi 11 novembre.

L'opposant politique Venancio Mondlane

Crédit : Facebook

12 novembre 2024 à 15h12 par Keisha MOUGANI

Le principal opposant mozambicain et ex-animateur de télévision Venancio Mondlane a appelé lundi 11 novembre, sur les réseaux sociaux, ses partisans à trois nouvelles journées de manifestations à partir de mercredi 13 novembre et à "sedéfendre" après la victoire du Frelimo, le parti au pouvoir.



Lire aussi : Le Mozambique plongé dans une violente crise post-électorale


"Mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15, nous allons paralyser toutes les activités", a annoncé Venancio Mondlane, qui revendique la victoire électorale et dénonce des fraudes au profit du Frelimo, formation au pouvoir depuis l'indépendance en 1975.


Trente morts depuis le début des mobilisations le 19 octobre 


Après une grande marche au bilan meurtrier dans la capitale Maputo jeudi 7 novembre, le candidat à la présidentielle a invoqué le "droit de légitime défense dans toute sa puissance" des manifestants à l'avenir.


"Les gens ont le droit de se défendre quand ils sont tués. C'est pourquoi mercredi, jeudi et vendredi, le peuple se défendra avec toutes les armes possibles et imaginables", a-t-il prévenu, depuis l'étranger, qu'il dit avoirrejoint pour des raisons de sécurité.


Au moins trente personnes sont mortes dans des violences post-électorales depuis le 19 octobre et l'assassinat de deux figures de l'opposition dans une embuscade en pleine rue à Maputo, selon un décompte de l'ONG Human Rights Watch (HRW) effectué avant la marche de jeudi qui a fait de nouvelles victimes.


D'après l'ONG mozambicaine Centre pour la démocratie et les droits humains (CDD), cinq personnes "ont été tuées sous les balles de la police" jeudi à Maputo.


Cette fois, M. Mondlane, 50 ans, demande à ses militants de défiler dans les capitales provinciales, aux frontières et dans les ports.


Dans son viseur, le couloir de Maputo, reliant le port de la capitale au voisin sud-africain, silencieux depuis le début de la crise, si ce n'est pour appeler au "calme et à la retenue" mercredi passé.


Lire aussi : Élection présidentielle au Mozambique : des résultats, contestés, des manifestations et un double meurtre


"Plus de 1.500 camions arrivent d'Afrique du Sud avec des minerais au port de Maputo", a lancé Venancio Mondlane en demandant aux "routiers" d'"arrêter tous les camions et de paralyser l'activité".