Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo rencontre l’ambassadeur de France, une première depuis 2010
L'ex-président ivoirien a rencontré dimanche 10 novembre à Abidjan l'ambassadeur de France en Côte d'Ivoire Jean-Christophe Belliard.
12 novembre 2024 à 10h38 par Nadir Djennad
Il s’agit d’un échange inédit entre un officiel français et l'ancien chef de l'Etat ivoirien depuis décembre 2010.
Selon l’agence France Presse qui cite une source diplomatique française, la rencontre a duré plus de deux heures, avec "des échanges riches, sans tabou, de manière directe et spontanée dans une atmosphère chaleureuse". Laurent Gbagbo, au pouvoir entre 2000 et 2011, a entretenu pendant son mandat des relations souvent tendues avec Paris, qu'il a longtemps accusé d'avoir précipité sa chute. Laurent Gbabgo avait été contraint de quitter le pouvoir après une sanglante crise post-électorale et plusieurs jours de bombardements français qui avaient débouché sur son arrestation, le 11 avril 2011.
Côte d'Ivoire : Rencontre « discrète » entre Laurent Gbagbo et l'Ambassadeur de France https://t.co/rjIqMwkSkZ pic.twitter.com/3BeiEAh023
— koaci.com (@Koaci) November 11, 2024
De nombreux sujets sur la table
Dimanche, de nombreux sujets ont été abordés: les enjeux économiques et politiques de la Côte d'Ivoire, les enjeux régionaux au-delà de la question du Sahel ou encore la perception de la France dans la région."La rencontre a été cordiale et s'est bien passée", affirme Habiba Touré, la porte-parole du Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI), le parti politique de Laurent Gbagbo.
Après son arrestation en avril 2011, Laurent Gbagbo avait été transféré à la Haye quelques mois plus tard et a passé huit ans derrière les barreaux, accusé de crimes contre l'humanité par la Cour pénale internationale (CPI).
Définitivement acquitté en mars 2021, il est retourné en Côte d'Ivoire en juin de la même année et a fondé le PPA-CI. Agé de 79 ans, il a été désigné candidat de son parti pour la présidentielle d'octobre 2025, mais reste pour l'heure inéligible. Il est en effet radié des listes électorales pour une condamnation en Côte d'Ivoire en 2018, pour des faits liés à la crise de 2010-2011.