Ethiopie: un retour permanent à la paix sera "très difficile" (Borrell)

La trêve annoncée mercredi entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités rebelles du Tigré pour mettre fin à la guerre très meurtrière dans le nord du pays est certes "une bonne nouvelle", a déclaré Josep Borrell à des journalistes en marge de cette réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, dans cette ville de l'ouest de l'Allemagne. Mais "un cessez-le-feu permanent doit maintenant être conclu (...) cela va être très difficile après la guerre affreuse de ces deux dernières années", a-t-il dit. "Faire la paix est plus difficile que faire la guerre", a-t-il regretté. L'Union européenne est prête à aider "l'Union africaine dans ses efforts pour rétablir la paix, la réconciliation et la relance" du pays, a-t-il ajouté. De son côté, la cheffe de la diplomatie allemande Annalena Baerbock, dont le pays assure cette année la présidence du G7, a jugé "cruciale" une aide coordonnée au niveau international pour soutenir le retour d'une paix durable en Ethiopie. Elle a aussi jugé "urgent" de permettre à l'aide humanitaire d'accéder aux régions auparavant inaccessibles dans le nord de l'Ethiopie", dans un communiqué diffusé à l'issue de la réunion du G7 largement consacré à l'Ukraine, mais au cours de laquelle les ministres des Affaires étrangères ont aussi discuté des relations avec le continent africain. La ministre avait invité à cette occasion à Münster ses homologues du Ghana et du Kenya, ainsi que des représentants de l'Union africaine. Tout en saluant la trêve, M. Borrell a estimé qu'il fallait aussi avoir une pensée pour les "dizaines de milliers, certains chiffres parlent de plus de 100.000, personnes qui ont été tuées et celles victimes d'atrocités (...)". "Le monde regarde aujourd'hui vers l'Ukraine, mais ce qui s'est passé en Ethiopie est certainement la pire crise humanitaire et la pire guerre de ces deux dernières années", a souligné le responsable. L'accord de cessez-le-feu a été conclu moins de 48 heures avant le deuxième anniversaire du déclenchement du conflit, après neuf jours de discussions sous l'égide de l'Union africaine à Pretoria.