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Kenya: le chef de la police interdit les manifestations "illégales" de l'opposition

Le chef de la police au Kenya a interdit mardi à l'opposition d'organiser mercredi "des manifestations illégales", après la tenue de plusieurs rassemblements anti-gouvernementaux contre le coût de la vie et de nouvelles taxes annoncées par le gouvernement du président William Ruto.

AFRICA RADIO

11 juillet 2023 à 19h51 par AFP

Lors de manifestations vendredi dans plusieurs villes du pays à l'appel du leader de l'opposition, Raila Odinga, au moins trois personnes ont été tuées. La Commission nationale des droits de l'homme du Kenya a appelé samedi à l'ouverture d'une "enquête approfondie sur tous les cas signalés de "brutalités policières". Dans un communiqué publié mardi, l'inspecteur général de la police Japhet Koome affirme que les organisateurs des manifestations n'ont fourni à la police aucune "notification" concernant leurs actions prévues cette semaine. "En conséquence, aucun rassemblement/manifestation/mouvement de protestation ne sera autorisé demain (...). Tous les moyens légaux seront utilisés pour disperser de telles manifestations", a-t-il dit. La police kényane a tiré vendredi des gaz lacrymogènes contre le convoi de Raila Odinga dans la capitale Nairobi, une des villes où se déroulaient des manifestations. Elle a fait de même pour disperser des rassemblements dans les villes de Mombasa (sud) et Kisumu (ouest). Samedi, des militants ont affirmé que la police a tiré des gaz lacrymogènes sur des représentants de la société civile, dont l'ancien juge en chef Willy Mutunga, qui réclamaient la libération de dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations. L'alliance Azimio de Raila Odinga entend organiser des manifestations chaque semaine contre la politique menée par le gouvernement de William Ruto. M. Odinga, qui a perdu la présidentielle d'août 2022 face à son rival, assure que l'élection lui a été "volée". Début juillet, le président Ruto a promulgué une loi de finances qui instaure une série de nouvelles taxes, malgré les critiques de l'opposition et de la population de ce pays touché par une forte inflation. Le texte prévoit notamment une hausse de la TVA sur les carburants de 8 à 16%, ainsi qu'un impopulaire prélèvement sur les salaires afin de financer un programme de logement à bas prix. Initialement prévu à 3%, il a été réduit à 1,5%.


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