La mission de l'ONU en Libye prolongée d'un an
Le Conseil de sécurité de l'ONU a renouvelé vendredi pour un an la mission politique des Nations unies en Libye, après avoir pendant des mois seulement prolongé ce mandat pour de courtes périodes en raison de divisions.
28 octobre 2022 à 17h36 par AFP
A partir de la démission en novembre 2021 du Slovaque Jan Kubis, qui occupait le poste d'émissaire de l'ONU dans le pays, la mission politique de l'ONU (Manul) n'avait été renouvelée que pour des périodes de quelques mois, la Russie réclamant un nouvel émissaire avant un renouvellement plus long. Mais le poste est resté longtemps vacant, le Conseil, dont l'aval est nécessaire, ayant rejeté plusieurs propositions du secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. Début septembre, un accord a finalement été trouvé pour la nomination du Sénégalais Abdoulaye Bathily, qui a pris ses fonctions à Tripoli mi-octobre. Le Conseil de sécurité a donc accepté vendredi à l'unanimité de prolonger le mandat de la Manul jusqu'au 31 octobre 2023. La résolution appelle "toutes les parties libyennes et autres parties prenantes clé à collaborer de façon constructive avec (Abdoulaye Bathily) pour l'accomplissement de sa mission". L'ONU est notamment en première ligne pour organiser une médiation entre les deux gouvernements qui se disputent le pouvoir, pour parvenir à un cadre constitutionnel permettant la tenue d'élections. Le Conseil de sécurité appelle d'ailleurs toutes les parties concernées à "se mettre d'accord sur une feuille de route pour permettre ces élections aussi vite que possible dans tout le pays", dans le but de former un "gouvernement unifié". Deux gouvernements se disputent le pouvoir dans le pays pétrolier plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. L'un est basé à Tripoli (ouest) et dirigé par Abdelhamid Dbeibah depuis début 2021, tandis que l'autre est conduit depuis mars dernier par Fathi Bachagha et soutenu par le camp du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est. La tenue des scrutins présidentiel et parlementaire, prévus en décembre 2021 puis reportés sine die en raison de fortes divergences sur leur base juridique, est aujourd'hui un enjeu majeur pour pacifier ce pays en proie aux luttes de pouvoirs. Le Conseil de sécurité a souligné qu'il n'y aurait "pas de solution militaire en Libye", s'inquiétant de la situation sécuritaire et d'"affrontements violents récurrents" entre des groupes armés dans la région de Tripoli.