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Tchad: des rebelles affirment avoir tué 10 soldats, le gouvernement dément

Un important groupe rebelle a affirmé samedi dans un communiqué avoir tué 10 soldats et en avoir capturé 8 autres dans l'extrême-nord du Tchad, le gouvernement démentant de son côté une "fausse information".

AFRICA RADIO

27 août 2022 à 18h51 par AFP

Le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République (CCMSR), un important groupe rebelle qui a refusé de signer un accord de paix avec la junte au pouvoir début août, a déclaré que vendredi, une "colonne avancée de l'armée de N'Djamena a attaqué nos positions dans la localité de Wouri", dans la région du Tibesti, près de la frontière avec Libye. "Les vaillants combattants de la liberté ont mis en déroute l'armée", selon le communiqué, affirmant que 10 soldats ont été tués, et 8 autres faits prisonniers. "Cela fait plus d'une semaine qu'il y a eu une incursion d'une vingtaine de véhicules de rebelles dans le pays, mais qui n'ont donné lieu à aucun accrochage avec les forces gouvernementales", a déclaré de son côté Abderaman Koulamallah, le porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication nommé par la junte, interrogé par l'AFP. "Nous avons surveillé ces colonnes avec des avions et ils sont sortis du territoire tchadien depuis plusieurs jours", a poursuivi M. Koulamallah, qualifiant les déclarations du CCMSR de "fausses informations". Le Tibesti est historiquement une région frondeuse, berceau de plusieurs rébellions majeures depuis l'indépendance du Tchad de la France, en 1960. Depuis la découverte d'or en 2012, les mines de cette province ont suscité les convoitises de commerçants, de milliers d'orpailleurs, de militaires tchadiens et de groupes rebelles armés tchadiens et soudanais en quête du métal précieux pour financer notamment leur armement. Le CCMSR a également accusé dans son communiqué la France d'avoir survolé ses positions avec des "avions de l'opération Barkhane". "Tout bombardement sera considéré comme une déclaration de guerre contre les intérêts français", selon le CCMSR. Le CCMSR est né en juin 2016 d'une scission au sein du Front pour l'Alternance et la Concorde au Tchad (FACT), le groupe rebelle à l'origine de l'offensive, partie de Libye, qui a tué en avril 2021 le président Idriss Déby Itno, qui a dirigé le pays d'Afrique centrale d'une main de fer pendant 30 ans. Le groupe rebelle s'était retiré dès avril des discussions de Doha entre la junte et une quarantaine de groupes rebelles, vilipendant "l'agenda caché" des autorités. En avril 2021, au lendemain de l'annonce de la mort du président Idriss Déby, son fils,Mahamat Idriss Déby, a pris les rênes du pays à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 15 généraux tous fidèles à son défunt père. Il a promis des élections "libres et démocratiques" dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois. Depuis le 20 août, un dialogue national inclusif se tient au Tchad entre l'opposition civile et armée et la junte.