L'ONU alerte sur la tragédie des migrants coincés entre la Tunisie et la Libye

L'ONU a demandé jeudi des "solutions urgentes" pour sauver les centaines de réfugiés et de migrants bloqués depuis plusieurs semaines dans des conditions désastreuses près des frontières de la Tunisie avec la Libye et l'Algérie.

27 juillet 2023 à 17h51 par AFP

"Cette tragédie doit cesser", ont demandé les agences de l'ONU pour les réfugiés (HCR) et les migrants (OIM) dans un communiqué commun, se disant "profondément préoccupées par la sécurité et le bien-être" de ces personnes.
Beaucoup de ces migrants africains ont été chassés de la ville tunisienne de Sfax (centre-est), le principal point de départ pour l'émigration clandestine vers l'Europe, à la suite d'affrontements ayant coûté la vie à un Tunisien le 3 juillet.
Ces personnes ont été acheminées et abandonnées -selon des ONG- dans des zones inhospitalières près de la Libye (est) et l'Algérie (ouest).
Parmi elles se trouvent des femmes, dont certaines sont enceintes, et des enfants.
Ces migrants sont coincés dans le désert, confrontés à une chaleur extrême et sans accès à un abri, à de la nourriture ou à de l'eau", alertent l'OIM et le HCR, relevant que des informations font état de morts.
"Il est urgent de fournir une aide humanitaire cruciale et vitale en attendant que des solutions humaines soient trouvées", écrivent les deux agences onusiennes.
"Dans ces circonstances, sauver des vies doit être la priorité et les personnes bloquées doivent être mises en sécurité", demandent-elles.
Il s'agit par ailleurs d'identifier ces personnes pour s'assurer que celles qui en ont besoin puissent demander l'asile et que "les migrants vulnérables, y compris les victimes de la traite et les enfants non accompagnés, soient orientés vers les services appropriés".
Soulignant que le Croissant-Rouge tunisien et son homologue libyen ont apporté leur aide à des centaines de personnes dans les zones frontalières, le HCR et l'OIM se disent prêts à assister les autorités en vue de régler la situation actuelle "de manière humaine" et de parvenir à "une approche durable et globale de la gestion des migrations et de l'asile".
Au total, 1.200 Africains ont été "expulsés" depuis début juillet par la police tunisienne vers les zones frontalières avec la Libye et l'Algérie, selon l'ONG Human Rights Watch.