Nouvelle application Africa Radio

Le président sud-africain pointe le ressentiment persistant des pays africains envers l'Occident

Le ressentiment envers l'Occident sur la manière dont les pays africains ont été traités pendant la pandémie de Covid-19 persiste, a estimé vendredi le président sud-africain Cyril Ramaphosa, lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris.

AFRICA RADIO

23 juin 2023 à 18h06 par AFP

Les nations africaines "ont eu l'impression d'être des mendiantes quand elles ont eu besoin d'avoir accès aux vaccins", a-t-il déclaré, rappelant que les nations occidentales avaient "monopolisé" les vaccins en faisant des achats massifs. "Cela a créé du ressentiment et ça a empiré" lorsque les pays d'Afrique ont voulu fabriquer leurs propres vaccins. "Quand on est allé à l'OMC (Organisation mondiale du commerce), il y a eu beaucoup de résistance, une résistance énorme", a-t-il noté. "Nous n'arrêtions pas de dire: qu'est-ce qui est le plus important ? La vie ou les profits de vos grandes sociétés pharmaceutiques ?", a-t-il dit, ajoutant que le sentiment partagé est que "la vie dans l'hémisphère nord est beaucoup plus importante que la vie dans le sud". Le président sud-africain a également pointé du doigt les promesses des pays riches envers les pays en développement pour les aider à s'adapter au changement climatique. Une promesse de fournir 100 milliards de dollars par an faite lors d'un sommet de la COP sur le climat en 2009 n'a pas encore été tenue, a-t-il déclaré. La politique étrangère de l'Afrique du Sud sous Cyril Ramaphosa est particulièrement scrutée en Occident après sa récente visite à Moscou pour rencontrer le président Vladimir Poutine et à la suite d'allégations - démenties par Pretoria - selon lesquelles le pays aurait fourni secrètement des armes au Kremlin. M. Ramaphosa a dirigé une délégation de paix africaine de sept pays à Moscou et à Kiev ce mois-ci dans un effort pour mettre fin à la guerre en Ukraine. Ce conflit a conduit à une grave crise alimentaire en Afrique en faisant grimper le prix des importations de denrées alimentaires et d'engrais.


A lire aussi