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Soudan du Sud: en 2023, "ça passe ou ça casse", prévient l'émissaire de l'ONU

Le gouvernement provisoire du Soudan du Sud, plus jeune Etat de la planète toujours en proie aux violences après une guerre civile, doit absolument mettre en oeuvre cette année son accord de paix pour tenir en 2024 des élections "crédibles", a exhorté mardi l'émissaire de l'ONU pour ce pays.

AFRICA RADIO

6 mars 2023 à 23h36 par AFP

"Nous considérons que 2023 est l'année du +ça passe ou ça casse+, et un test pour toutes les parties de l'accord de paix ", a déclaré devant le Conseil de sécurité l'envoyé du secrétaire général Antonio Guterres et chef de la Mission des Nations unies au Soudan du Sud (Minuss), Nicholas Haysom. Le diplomate sud-africain s'est félicité que "le gouvernement de transition ait confirmé son engagement à mettre en oeuvre l'accord de paix conformément au calendrier d'une feuille de route conclue" entre des rivaux de ce pays d'Afrique né en 2011 de la partition du Soudan, avec l'appui des Etats-Unis. M. Haysom a souligné que Juba "avait clairement affirmé que le calendrier ne serait pas repoussé" d'ici à des élections "crédibles et pour le plus grand nombre" programmées dorénavant fin 2024. La Minuss, l'une des missions onusiennes les plus coûteuses au monde avec un budget annuel de 1,2 milliard de dollars, a été "sollicitée par le gouvernement pour porter assistance aux Soudanais du Sud pour leurs propres élections" avec "la société civile, les partis politiques et les médias", a insisté l'émissaire. Après la fin, en 2018, d'une guerre civile commencée en 2013 et qui a fait au moins 380.000 victimes, le président Salva Kiir et son rival Riek Machar ont formé un gouvernement de transition et sont tombés d'accord pour unir leurs forces en une seule armée afin de protéger leur peuple durement éprouvé par des conflits et des catastrophes climatiques. Pour autant, les violences armées continuent d'ensanglanter ce pays riche en pétrole mais où la majorité des gens vivent sous le seuil de pauvreté. M. Haysom a reconnu qu'il existait toujours "des conflits à la dimension de plus en plus ethnique ou tribale, et qui, comme l'a noté le président Kiir, menacent de défaire une paix chèrement acquise". A ses côtés, un ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Robert Wood, a fait part de sa "grave inquiétude face à la montée de la violence contre des civils au Soudan du Sud sur la période couverte par le rapport de la Minuss: sur un an, les meurtres de civils ont augmenté de 79%, les enlèvements de femmes et d'enfants de 464%, et les violences sexuelles liées au conflit de 360%".