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Centre d’Etude Prospective 6 : La pression migratoire en Côte d'Ivoire face aux crises de l’AES 

La 6e rencontre du centre d’Étude Prospective (CEP) s’est tenue le 18 juillet 2024 à Abidjan, abordant les Crises des Etats du Sahel et la Pression Migratoire en Côte d'Ivoire. 

CEP

25 juillet 2024 à 21h13 par Dorine Coulibaly

Centre d’Etude Prospective 6 : Pression Migratoire en Côte d'Ivoire face aux crises de l’AES 

C’est sur le thème « Crises dans les pays de l'Alliance des États du Sahel (AES) et pression migratoire sur la Côte d'Ivoire : impacts et adaptation des infrastructures socio-économiques » que s’est tenue la 6e rencontre du CEP. Le ministre de l’Enseignement technique, de la Formation professionnelle et de l’Apprentissage, N’Guessan Koffi a expliqué que la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace ouest-africain est un exemple d’intégration réussie, renforcée par de longues relations commerciales. Chaque pays a su accueillir des migrants en quête de bien-être, et la Côte d’Ivoire partage ses services de santé, d’éducation et de sécurité avec eux. Cependant, il a noté une augmentation des migrations dues à l’insécurité et au terrorisme au Sahel, entraînant une crise de confiance entre les pays de la CEDEAO. « Ce fléau et les instabilités socio-politiques enregistrées au sein de l’espace CEDEAO engendrent des mouvements de populations mais aussi une crise de confiance relativement prononcée entre les pays » a-t-il indique. 

Trois experts se sont exprimés sur le sujet lors d’un panel. Il s’agit Dr Hamed Tiécoura Coulibaly, chef de division au Bureau national de la prospective et de la veille stratégique, Francis Djaha, cadre au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), et Akpa Germain Yao, conseiller technique au Conseil national de sécurité (CNS). Pour le Dr Hamed Tiékoura, la migration constitue une tendance majeure dans la mise en œuvre des politiques publiques de développement en Côte d'Ivoire. Selon les données de l'OIM 2020, la Côte d'Ivoire héberge le plus grand nombre d'immigrés en Afrique de l'Ouest avec 56% venant du Burkina Faso, 19,8% du Mali, 5,8% de la Guinée et 2,7% du Bénin. L’étude nationale prospective Côte d'Ivoire 2040, adoptée le 30 septembre 2015, indique que les flux migratoires exercent une pression sur les infrastructures, notamment dans les secteurs de l'éducation et de la santé, obligeant l'État à allouer des ressources considérables pour combler le déficit existant. La majorité des migrants travaille dans le secteur informel, ajoutant des défis supplémentaires. Ces migrations entraînent des problèmes comme l'urbanisation incontrôlée et la formation de quartiers précaires, ainsi que des surcoûts et des déficits en infrastructures scolaires et sanitaires. 

Francis Djaha a salué la générosité de la Côte d'Ivoire dans l'accueil des réfugiés, soulignant que le pays accueille actuellement plus de 60.000 personnes issues du Burkina Faso, du Mali et d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest. Cependant, il a ajouté que cette générosité atteint ses limites. L'État a pris diverses mesures pour faire face à l'afflux des réfugiés a mentionné Akpo Yao Germain, mais il est crucial que la situation dans les pays voisins s'améliore pour que ces demandeurs d'asile puissent retourner dans leur pays d'origine. 

 

Au micro d’Africa Radio, Francis Djaha, cadre au Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’exprime, écoutons.